1- Instaurer un impôt légal calculé sur les revenus du foyer et destiné aux pauvres. Elle correspond à 2,5% (ou 1/40) de l'épargne si cette épargne dépasse un certain montant évalué actuellement à environ 800 euros et si elle subit une révolution annuelle. Calculer chaque année ce montant et le donner aux gens les plus pauvres (à l'exception de ceux qu'il a en charge) et ses voisins.
2- Instaurer une taxe sur les transactions financiéres, la loterie et l'armement. (Elle correspond à 1%)
3- Instaurer un système financier alternative dans son rejet de cette véritable institution qu’est le taux d’intérêt.
Dès lors, au lieu de reposer sur le taux d’intérêt et le risque unilatéral, il devra se bâtir, le principe de partage des profits et de risque mutuel.
Une description du système financier, à travers son système bancaire, son marché financier et son marché monétaire :
Le Système Bancaire
Deux modèles peuvent être évoqués
- Le premier est essentiellement basé sur la notion de partage des profits. Il imagine des déposants contractant avec une banque en vue de partager les profits issus de l’activité de cette dernière. La banque, en effet, pourra contracter avec un agent-entrepreneur recherchant des fonds à investir, à placer, et s’accordera avec lui pour qu’il partage ses profits selon un pourcentage fixé dans le contrat. Les gains ainsi récupérés par la banque sont fondus en une masse destinée à être partagée entre les déposants-actionnaires de la banque en fonction des termes de leur contrat. Les profits obtenus par l’ensemble des déposants représentent donc un certain pourcentage de la totalité des profits de la banque.
D’après ce premier modèle, les banques ont la possibilité de prêter sans intérêt proprement dit, mais ces prêts ne doivent provenir de ponctions effectuées sur les dépôts en comptes courants : l’argent déposé en vue d’une «opération de profit» ne doit pas servir à ces opérations de prêt sans intérêt.
- Dans le deuxième modèle, une partie des dépôts sert aux prêts sans intérêt et l’autre partie est consacrée aux activités risquées, celles aboutissant à un partage des profits, à la façon du premier modèle. Les dépôts en comptes courants ne doivent pas servir à ces prêts sans intérêt «ils doivent rester intacts».
Le deuxième modèle correspond parfaitement à la façon des premiers musulmans de voir l’activité bancaire. En ces temps reculés, l’agent-banquier avait pour rôle de faciliter les opérations d’échange (d’où les prêts sans intérêt) et de s’adonner aux activités de placement (dans le cadre du système de partage des profits).
Le Marché Financier
Sur le marché primaire du marché financier islamique, diverses institutions, dont les banques et les «ménages», achètent des titres (actions par exemple). D’où la possibilité pour les entreprises de lever les fonds nécessaires à leur projet dans le cadre d’une deuxième source de financement. Ce marché devrait assurer une allocation des fonds basée sur la comparaison des anticipations de profits des différents projets d’entreprise. Cette comparaison se fait grâce à l’accumulation et à la diffusion par le marché financier, de l’information relative aux entreprises. Il en résulterait une amélioration de la répartition, de l’allocation des fonds car du fait de la sélection, ceux-ci alimenteront les projets les plus rentables. Ce qui est mis en valeur ici, c’est l’efficacité hors pair d’un système d’allocation des ressources fondé tout d’abord sur la rentabilité des placecements effectués dans le secteur réel de l’économie.
Le développement du marché primaire exige cependant le développement simultané d’un marché secondaire.
Ce dernier permet en effet de satisfaire la préférence pour la liquidité des épargnants détenteurs de titres financiers, en leur présentant la possibilité de les vendre rapidement. D’où le placement pour le long terme, d’une masse plus importante d’épargne.
Cependant, les placements ne sont pas sans risques : risque de faillite de l’entreprise et risque lié à la capacité de l’entreprise d’engendrer des profits.
Le Marché Monétaire
Une des activités principales du marché monétaire islamique est la canalisation des surplus de fonds d’une institution financière vers le projet de placement ) et de partage des profits) d’une autre. Car cette dernière manque de fonds pour y faire face ou car elle estime l’engagement financier trop important et préfère en conséquence le partage des risques. En outre, l’intervention de la banque centrale peut ici se révéler nécessaire, en particulier dans les périodes où les occasions de placement )sur la base du partage des profits), ne trouvant pas de possibilités de financement par les banques elles-mêmes, requièrent un prêteur ultime.
Le système financier islamique ici esquissé peut être approfondi sur plusieurs points
- les risques de perte en capital (issus des achats et des ventes de titres financiers) et les moyens de diminuer ces risques.
- les détentions stériles d’argent dans les comptes courants ou en monnaie et les moyens de les rendre quantitativement les plus faibles possibles.
- la nécessité ou non pour chacun des «modèles bancaires» de détenir des réserves sur les dépôts en comptes courants pour ce qui est du premier modèle et les dépôts pour prêts concernant le second.
4- Instaurer un système de la sécurité sociale alternatif envisagé comporte deux secteurs: (i) Le secteur privé et (ii) le secteur gouvernemental.
Le Secteur Privé: Ce secteur est dirigé par la société musulmane sans l'aide de l'Etat. Ses institutions et ses membres travaillent eux-mêmes les obligent légalement et moralement à le faire; et l'Etat intervient seulement quand il est nécessaire.
Les institutions principales de ce secteur sont: le foyer, la famille, le voisinage, la tutelle, I'administration, la défense de l'exécution etc. Il a prescrit plusieurs mesures pour le maintien, de ce secteur comme la loi sur l'héritage, la tutelle, les parents, I'expiation en terme de monnaie, de testament, etc. Et les mesures qui sont interdites sont: I'interdiction des intérêts, la concentration de la richesse, l'accumulation et le marché noir, etc; tandis que les mesures facultatives sont: (la charité facultative), les dettes sans intérêts, la donation, les prêts, les obligations civiques, etc.
Le Secteur Gouvernemental: L'Etat est responsable de la provision d'un salaire de subsistance ou d'un secours quelconque à chaque individu. A ce propos, il s'engage dans une double responsabilité.
Premièrement, il aura à réformer le secteur privé de la sécurité sociale (qui est sous la responsabilité de la société musulmane) et deuxièmement, il fera quelques arrangements nécessaires dans son propre secteur, se chargera de quelques institutions particulières et introduira une législation dynamique et spéciale, en se basant sur la loi, pour la sécurité sociale de ses citoyens.
Pour le déroulement sain du système de la sécurité sociale dans le secteur privé, l'Etat ne peut et ne pourra permettre que les activités économiques suivent leurs propres cours, indifférentes aux valeurs morales, permettant ainsi à la vie économique d'aller à l'encontre des intérêts communs de la société. Afin d'assurer la justice sociale à travers une distribition équitable et profitable de la richesse, l'Etat allouera les fonctions suivantes au secteur privé:
* L'exécution des lois sur le personnel.
* L'exécution de la loi sur le Travail.
* La prohibition des moyens illicites de I'acquisition et de l'accumulation de la richesse.
* Une limitation du bien privé.
* La prohibition de l'usure et de la spéculation dans le commerce
* La prohibition d'une vie fastueuse et luxueuse.
* L'éradication de la mendicité comme profession, etc.
LA RESPONSABILITE DE L'ETAT
Cette tradition montre que la responsabilité de l'Etat en ce qui concerne la sécurité sociale de ses citoyens est égale à la responsabilité exercée par un père sur ses enfants. Comme le père est moralement et légalement responsable du bien-être et du maintien de sa famille, l'Etat est responsable également de ses citoyens. L'Etat est enjoint à accomplir les devoirs suivants pour assurer la sécurité sociale à l'égard de ses habitants:
* Il ne doit pas laisser accentuer un fossé entre les riches et les pauvres au dela des limites naturelles; et s'il en est ainsi, I'Etat doit prendre des mesures nécessaires pour la resserrer à des limites équitables et naturelles; parce que dans un Etat islamique le luxe et la privation des nécessités de base de la vie ne peuvent marcher main dans la main. Il ne tolérera jamais l'écoulement d'un excès de biens dans les poches de quelques gens, de manière à engendrer une pauvreté étendue.
* Il utilisera toutes les ressources économiques dans sa juridiction, fournissant ainsi à tous ses habitants des occasions adéquates pour gagner leur vie.
* Il ne permettra à aucun individu d'occuper et d'exploiter les ressources économiques primaires, et empêcher aux autres de jouir des nécessités de la vie. Dans sa juridiction, chaque citoyen ayant un esprit sain et un corps solide aura I'occasion de gagner sa vie on utilisant toutes les ressources de production. Tous les gens sont égaux à l'égard des nécessités de base de la vie, ainsi, tous ont le même droit de bénéficier des moyens primaires de production.
Ainsi, l'Etat assurera les nécessités de base à tous ses habitants. L'Etat accordera à chaque citoyen les droits constitutitionnels suivants:
Aussi Iongtemps qu'une personne est physiquement et mentalement prête à travailler, on doit lui offrir un métier selon ses capacités et ses besoins. L'obligation de l'Etat à trouver du travail pour chacune de ces personnes est accentuée par la tradition suivante:
Cette tradition rapporte les principaux faits suivants:
Pour le travail dont il est chargé, la personne doit tout d'abord être entraîné
En cas de maladie, l'Etat sera responsable de son traitement médical.
Si quelqu'un est handicapé et peut pas gagner sa vie, ou si une femme devient veuve, ou si des enfants deviennent des orphelins, ou si quelqu'un reste sans emploi en raison d'un chômage, dans tous ces cas I'Etat est responsable de se charger de tous leurs besoins.
LES NOUVELLES INSTITUTIONS
Afin que l'Etat accomplisse sa responsabilité, pour une assurance sociale, il établira un ministère équipé pour la sécurité sociale. La fonction de ce ministère sera la collection de l'impôt et les autres taxes islamiques, et de leurs déboursements à leurs bénéficiaires, et aussi d'ériger des institutions pour la sécurité sociale, par exemple: des centres d'entraînement pour élever les enfants, des maisons pour les invalides, des maisons de convives, des orphelinats, des dispensaires gratuits, des déboursements aux clergés et des centres pour les aides financières etc.
Le ministère ouvrira ses bureaux dans le centre, dans les provinces et dans les districts où les riches seront conseillés de déposer leur impôt et les autres taxes pour la sécurité sociale durant un mois spécifique; pour la collection (dîme) et les taxes de la sécurité sociale, la méthode annuelle peut être adoptée.
En ce qui concerne l'administration de ce ministère, la personne qui serait en charge doit être un expert de la loi et doit posséder une connaisance pratique sur le bien-être social, le service social et les plans et les procédures de la sécurité sociale. Les officiers exécutifs de ce ministère doivent avoir une connaisance solide sur le modèle islamique des finances publiques et doivent être sélectionnés à travers la commission pour le service public, dont les membres doivent aussi être des experts dans les domaines de la jurisprudence, de l'économie et de l'administration publique.
LE FONDS DE LA SECURITE SOCIALE
Ce ministère établira un "Fonds pour la Sécurité Sociale". Une institution financière, ouvrira ses bureaux dans tous les quartiers généraux de chaque grande cité. Ces bureaux recevront des taxes de la sécurité sociale, et des donations, etc.
Ce fonds maintiendra le registre des revenus et des dépenses annuelles. Dans chaque bureau établi pour ce fonds de sécurité sociale il y aura un registre séparé pour les revenus de chaque revenu différent (par exemple I'Ushr) et sa distribution; et les revenus ainsi collectés sont ventilés selon les dépenses prescrite par l'Islam.