Question:
Cac 40: 83 milliards d'euros de bénéfices pour le seul profit des actionnaires. Votre avis?
Freedom
2011-04-07 15:34:05 UTC
Le chiffre est si spectaculaire qu'il a frappé tous les esprits: en 2010, les groupes du Cac 40 ont totalisé 83 milliards d'euros de bénéfices. En un an, les profits de ces grands groupes ont bondi de 85%. Tous les stigmates de la crise financière ont quasiment été effacés pour eux. Le Cac 40 renoue avec les niveaux historiques de 2007. Les montants absolus donnent le vertige: Total a dégagé plus de 10 milliards d'euros de profits, BNP Paribas est à 7,8 milliards; Sanofi-Aventis à 5,5 milliards.

Les banques et les assurances, considérées en état de danger de mort il y a deux ans, enregistrent un bénéfice cumulé de 18 milliards contre moins de 10 milliards en 2009. La seule Société générale a vu ses profits augmenter de 478% pour atteindre 3,9 milliards d'euros. Les groupes industriels et de service ont connu aussi des rebonds spectaculaires: + 1.953% pour Arcelor Mittal; + 909% pour Michelin; + 459% pour Saint-Gobain; + 101 pour Schneider Electric. Les deux constructeurs automobiles, Renault et Peugeot, en perte en 2009, et qui ont bénéficié de 6 milliards d'aides de l'Etat en 2009, annoncent respectivement 3,4 milliards et 1,1 milliard d'euros de bénéfices. Il n'y a plus qu'un seul groupe en perte, Alcatel-Lucent, contre huit en 2009.

Loin de rassurer sur la situation économique, ces chiffres faramineux accentuent au contraire le malaise. Le décalage entre ces grands groupes et la réalité économique de la France devient de plus en plus visible. Si ces «quarante» volent de record en record, le reste de l'économie française est loin, très loin d'avoir pansé les plaies de la crise financière.

Il y a toujours plus de 4,6 millions de chômeurs en France, la production industrielle est toujours en retrait de 10% par rapport à son niveau le plus haut d'avant la crise, les services et l'industrie continuent de supprimer des emplois pérennes. Les PME affichent des taux de marge toujours aussi dégradés. Leur taux d'autofinancement est à peine de 50% en moyenne quand celui des groupes du Cac 40 dépasse 120%. 60.000 petites entreprises ont fait faillite l'an dernier.

Dans aucun autre pays d'Europe, on relève une telle rupture entre les grands groupes et le reste de l'activité industrielle. En Allemagne, devenue le point de référence obligé ces derniers temps, les PME industrielles évoluent à un rythme sensiblement équivalent à celui des grands groupes. En Italie, les PME réussissent à résister, à créer des emplois et même à s'imposer sur les marchés étrangers. Mais en France, rien de cela. Le Cac 40 est un îlot de prospérité dans un océan de marasme.
Sept réponses:
anonymous
2011-04-09 05:43:06 UTC
C'est inexact, sur les 83 Mds il est prévu que seuls 40 soient redistribués aux actionnaires.
anonymous
2011-04-09 03:56:15 UTC
Mon avis d'actionnaire? Ce montant de 83 Md est nettement insuffisant.



Avec 1100 Milliards d'€ de capitalisation en 2011, les 83 M de dividendes versés représentent 0,75 % de rendement: bien la peine de prendre des risques en capital pour des rendements si modestes.



L'investisseur en actions françaises est un type qui dépense aujourd'hui pour un espoir de gain demain. Vous admettrez son utilité économique et qu'il s'en est pris plein les dents depuis 10 ans!

Si vous avez souscrit à la privatisation de Crédit Agricole en 2001, vous avez "gagné" moins 20 % en euros constants en 10 ans.



Je trouve lamentable qu' en France l'actionnaire soi si mal considéré: profiteur, "à vomir" dit l'une des réponses. Quelle inconscience. S'il n'y avait pas d'actionnaires il n'y aurait pas d'entreprises donc pas d'emplois donc pas d'impôts donc pas de fonctionnaires, RSA et autres aides sociales!



Alors oui le ressort de l'actionnaire est le profit mais les chiffres vous prouvent que quelques fois nous ferions mieux d'investir à la caisse d'épargne. Qui dvra alors investir dans les entreprises et esperer des dividendes! Comme tout un chacun!
Ulfin
2011-04-08 08:32:25 UTC
Bonjour à tous.



Il y a beaucoup de questions dans ta question : je vais essayer d'apporter quelques éléments de réponses.



Beaucoup de profit, alors que la croissance en France est molle... Dans le reste du monde, et en particulier dans les pays dits émergent, la croissance est soutenue... Les profits de ces entreprises viennent donc pour une très grande part, du reste du monde. Ces grands groupe ne sont français que par la localisation de leurs sièges sociaux. Donc attention ! A tirer à boulets rouges contre eux et contre leurs profits, on risque qu'ils changent de nationalité... Rien n'est plus simple que de déplacer un siège social : il suffit d'une décision de l'assemblée générale des actionnaires et le siège part aux pays bas par exemple (où se trouve déjà celui d'EADS...). Et alors nous français on aura tout perdu : les quelques milliers emplois partant à l'étranger plus tous les emplois directs ou indirects des personnels bien rémunérés des Directions Générales...



Maintenant si on compare ces 83 milliards de bénéfice avec le PIB de la France (1623 Mlds d'€) , ou avec le budget de l’État (422.5 Mlds d'€), ou avec le déficit public (150 Mlds d'€), le chiffre est moins impressionnant...



C'est un caractéristique de la France, et en cela est est originale, d'avoir un ensemble d'entreprise internationale de premier plan, présentes dans presque tous les secteurs.



Sur les petites et moyennes entreprises : je ne peux m’empêcher de voir dans leur rareté relative les effets délétères d'une fiscalité sur le patrimoine à la fois excessivement lourde et anti économique. Un exemple : soit une pme dont le fondateur meure. Il laisse 4 enfants dont l'un est susceptible de reprendre l’entreprise familiale. L'entreprise ne distribue pas de dividende et réinvestit tout ses bénéfices dans l'entreprise. A la suite du décès du fondateur, les 4 enfants vont recevoir chacun un quart du capital. Celui qui reprends l'entreprise échappera à l'ISF (bien professionnel). Mais les autres y seront assujettis... C'est à dire qu'il payeront un impôt sur un patrimoine qui ne leur rapporte rien. Donc soit ils vont demander le versement d'un dividende couvrant cette fiscalité, et alors l'entreprise sera handicapée (sa croissance sera limitée), ou ils demanderont la vente de l'entreprise ( et alors elle sera cédée soit à une autre entreprise plus grande, française ou étrangère, ou encore à un fond...). Voilà comment on détruit une partie de l'industrie... Il y a aussi d'autres facteurs, mais celui là me semble très important...
fabeasy05
2011-04-07 21:14:45 UTC
dire que le portugal ne va recevoir "QUE " 75 milliards de la part de la BCE...
Ours Des Pyrénées
2011-04-07 15:50:59 UTC
"Le CAC 40 est un îlot de prospérité dans un océan de marasme"...

Exact...

Ce qui est intéressant c'est d'essayer de comprendre le pourquoi de ce paradoxe français.



http://www.christiansaint-etienne.eu/blog/index.php?category/Articles
anonymous
2017-02-20 19:19:49 UTC
Ca me fait penser a l'industrie du cinema. On augmente les prix et on voudrait aneantir le peer to ascertain mais jamais on ne se dit que Brad Pitt pourrait etre paye moitie moins (et il ne se retrouverait pas a los angeles rue pour autant, je parle des acteurs mais ce n'est evidemment pas los angeles seule categorie de travail qui pourrait sans doute accepter une legere baisse de leurs emoluments). A un 2nd meme si l'on est habitue a gagner enormement, ne devrait on pas accepter de gagner un peu moins quand les temps sont durs? @ Ours brun pas enorme? Y a combien de will pay d'Afrique dont le PIB est inferieur? @ Fantomas sans doute vrai pour les pilotes de formule a million, en revanche les footballeurs generet tant de earnings que leur salaire est a peu pres logique, evidemment il y a de graves issues financiers dans le milieu du foot mais seulement au niveau des presidents et des actionnaires (Tiens, encore eux!) "Actionnaires touchent beaucoup d'argent = incitation a creer des entreprises = moins de chomage." Ah, c'est pour ca que le chomage qui devait disparaitre pour des raisons demographiques repart a los angeles hausse??? @ Nicolas l'industrie du cinema n'arrete pas de se plaindre qu'elle ne gagne plus assez et par consequent le prix des places, des DVD... n'arretent pas d'augmenter, mais surtout pas de revue des salaires en fonction de los angeles demande. Ce qui devra forcement arriver un jour quand les multiplexes desertes commenceront a fermer. De plus sans les footballers pas de soccer (oui c'est une belle lapalissade) tandis que Brad Pitt ou les actionnaires (los angeles query ne parlait pas de buyers) ne valent rien seuls et pourraient aisement etre remplace par d'autres moins gourmands dans un systeme "coherent" (justement)
anonymous
2011-04-07 16:32:58 UTC
Le caca rente et la com de leurs chers amis banquiers me donnent envie de vomir _


Ce contenu a été initialement publié sur Y! Answers, un site Web de questions-réponses qui a fermé ses portes en 2021.
Loading...